Entre août et octobre 1914, les troupes allemandes envahissent la Belgique, le nord et le nord-est de la France. Après la stabilisation du front, une grande partie de ces territoires se trouve sous occupation allemande et le reste au cours des quatre années qui suivent. Dans ces zones, les occupants exercent sur les occupés une domination qui passe par la mise en place d’une nouvelle administration et l’exploitation de l’économie locale autant que par une mainmise sur la vie publique, depuis le maintien de l’ordre jusqu’au contrôle de l’information. Ce faisant, occupants et occupés ont été conduits à vivre une cohabitation plus ou moins étroite.
Si l’occupation a produit de nombreuses sources pendant le conflit (sources administratives, presse, témoignages en mots et en images, journaux intimes…) et dans les années qui ont suivi (enquêtes, rapports…), elle ne s’est pas d’emblée imposée en tant que telle comme un objet d’étude. Depuis une vingtaine d’années en revanche, l’histoire de l’occupation a connu de nouveaux développements, notamment sous l’angle de l’histoire culturelle. Elle s’est alors souvent concentrée sur les occupés et leurs représentations.
Cette journée d’étude ambitionne, un siècle après la stabilisation du front et le début de l’occupation, de reprendre à nouveau frais certains questionnements liés aux réalités complexes de l’occupation pendant la Première Guerre mondiale. Il s’agit moins ici de faire le bilan des actes des occupants que de se pencher sur les expériences plurielles des militaires et des civils impliqués dans l’occupation.
Cette journée doit permettre :
- d’échanger sur l’actualité de la recherche sur l’occupation entre 1914 et 1918 en réunissant chercheurs confirmés et jeunes chercheurs qui présenteront leurs travaux ;
- de croiser les regards nationaux en rassemblant des chercheurs issus de divers pays, qu’ils aient été il y a un siècle ceux des occupants (Allemagne), des occupés (Belgique, France) ou de leurs Alliés (Grande-Bretagne notamment), ou encore des neutres (Suisse, Pays-Bas).